Le mot suicide vient du latin « sui cædere » qui signifie se tuer soi-même. Le « suicide assisté » ou « aide au suicide » consiste à fournir à un malade atteint d’une pathologie incurable l’aide nécessaire pour mettre fin à ses jours. Contrairement à l’euthanasie, c’est le « patient » lui-même qui effectue l’acte provoquant sa mort et non un tiers.

 

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Un suicide est l’acte de se donner la mort. Si l’on est assisté, on peut s’interroger sur la notion personnelle de la chose. Pourtant, le côté « assisté » provient simplement des conditions dans lesquelles le suicide va se dérouler : la possibilité d’avoir recours à un médicament qui occasionnera une mort sans douleur, dans un environnement confortable.

Euthanasie, suicide assisté, quelles différences ?

Il faut bien différencier l’aide au suicide de l’euthanasie.

  • L’euthanasie est une pratique visant à provoquer (particulièrement par un médecin ou sous son contrôle) le décès d’un individu atteint d’une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales ou physiques intolérables. L’euthanasie dépend d’un tiers et s’inscrit dans un cadre et un environnement médical. Une personne bénéficiant de la mise en place d’un protocole d’euthanasie pourra l’être sans son consentement oral (c’est le cas d’un patient qui n’est plus en état de s’exprimer, mais qui avait exprimé des directives anticipées dans le cadre de sa fin de vie).
  • À l’inverse, le suicide assisté ne peut se pratiquer que si la personne est pleinement consciente de son acte et de sa volonté d’en finir avec la vie et qui est encore dans un état physique suffisamment performant pour agir seul.

 

La principale distinction entre le suicide assisté et l’euthanasie tient à l’association du patient dans le processus de fin de vie. Dans le cas de l’euthanasie, la décision d’abréger les souffrances d’un patient atteint d’une maladie incurable est prise et exécutée par le corps médical. Lors d’un suicide médicalement assisté, c’est le patient lui-même qui effectue l’acte provoquant la mort. En Suisse, en Belgique ou aux Pays-Bas, pays dans lesquels cette pratique est autorisée, ce dernier doit motiver sa demande, parfois devant un psychologue et avoir tout son discernement pour obtenir le produit létal.

 

Le suicide assisté peut être ou non encadré par le corps médical, selon les législations en vigueur. Dans certains états américains, comme en Oregon, à Washington ou dans le Montana, il est omniprésent lors de tout le processus. Le patient s’injecte lui-même la dose létale — un anesthésique puissant, souvent du pentobarbital — sous l’œil des médecins ou des infirmières. À l’inverse, en Suisse ou en Belgique, la potion létale est prescrite par le corps médical, mais ne peut être administrée dans l’enceinte de l’hôpital. Elle est administrée sous le contrôle de proches ou d’une association. En 2015, l’Allemagne a adopté un dispositif dépénalisant l’assistance au suicide pour les proches, excluant les associations de bénévoles d’assistance au suicide telles qu’elles se sont développées en Suisse.

Cas particuliers

Certains patients atteints de maladie de Charcot, de locked-in syndrome ou de tétraplégie traumatique, même s’ils expriment le désir de mourir, sont dans l’incapacité physique de passer à l’acte par atteinte motrice de leurs quatre membres. Ces cas particuliers ne font l’objet d’aucun dispositif législatif spécifique dans aucun pays.

Répercussions

Il existe très peu de données concernant l’impact sur les membres de l’entourage ayant assisté au suicide assisté d’un proche. Une étude a été publiée récemment par l’Université de Zurich à propos des personnes ayant participé au suicide assisté d’un proche. 85 personnes ont été interrogées et suivies par les universitaires. Le résultat est accablant : 25 % souffrent de maladie psychique après avoir participé à un suicide assisté, 20 % de syndrome de stress post-traumatique et 16 % de dépression. Soulager une personne de la souffrance en l’aidant à mourir génèrerait à son tour d’autres souffrances…