La mort

Résumé

Pourquoi la mort de quelqu’un est-elle toujours une sorte de scandale ? Pourquoi cet événement si normal éveille-t-il chez ceux qui en sont les témoins autant de curiosité et d’horreur ? Depuis qu’il y a des hommes, et qui meurent, comment le mortel n’est-il pas habitué à ce phénomène naturel et pourtant toujours accidentel ? Pourquoi est-il étonné chaque fois qu’un vivant disparaît, comme si cela arrivait chaque fois pour la première fois ? Telles sont les questions que pose ce livre sur la mort. Dans chacun de ses livres, Vladimir Jankélévitch a essayé de saisir le cas limite, l’expérience aiguë : à son point de tangence avec ces frontières, l’homme se situe à la pointe de l’humain, là où le mystère, l’ineffable, le  » je ne sais quoi « , ouvrent le passage de l’être au néant, ou de l’être à l’absolument-autre. Il s’attache ici à analyser un événement considéré dans sa banalité et dans son étrangeté à la fois, dans son anomalie normale, son tragique familier, bref, dans sa contradiction.  » Si la mort n’est pensable ni avant, ni pendant, ni après, écrit V.Jankélévitch, quand pourrons-nous la penser ?  » Et il entreprend cette tâche périlleuse : conter l’inénarrable, décrire l’indescriptible.

Auteur (e) (s) (es)

Vladimir JANKÉLÉVITCH

A propos de (s) auteur (e) (s) (es)

Philosophe et musicologue français (1903-1985) Vladimir Jankélévitch est né dans une famille d’intellectuels russes – son père, médecin, fut également l’un des premiers traducteurs de Freud en langue française –, il intègre l’École normale supérieure en 1922. Reçu premier à l’agrégation de philosophie quatre ans plus tard, il consacre son premier livre à Bergson, un penseur qui l’a profondément marqué et avec lequel il a entretenu une correspondance. Ayant soutenu sa thèse en 1933, il entame une carrière universitaire à Lyon et ensuite à Lille. Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, Jankélévitch est mobilisé puis blessé ; il se voit ensuite révoqué de l’enseignement public par le régime de Vichy en tant que fils d’étrangers et, ensuite, au regard des mesures prises contre les juifs. Ayant gagné la clandestinité et le sud-ouest de la France, le philosophe, qui doit déménager sans cesse et donner des cours particuliers pour gagner sa vie, participe activement à la Résistance. La guerre et l’extermination des juifs d’Europe le hanteront à jamais ; après la Libération, il refusera toujours son pardon aux bourreaux nazis, ces « monstres » ayant perpétué des « crimes contre l’essence humaine », et il ne mettra même plus jamais les pieds en Allemagne… En 1947, année où il se marie pour la seconde fois, il retrouve son poste à l’université de Lille avant d’être nommé quatre ans plus tard à la Sorbonne. Occupant la chaire de philosophie morale, ce grand connaisseur de musique classique marque des générations d’étudiants par ses cours d’une grande intensité. Parallèlement à la publication de ses livres principaux (le Traité des vertus, Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, La Mort, L’Irréversible et la Nostalgie…), Jankélévitch s’engage dans le débat public, soutenant le mouvement de Mai-68 ou militant pour le maintien de la philosophie dans l’enseignement secondaire. Retraité en 1979, il meurt à Paris le 6 juin 1985, à 81 ans, laissant derrière lui une œuvre foisonnante où s’entremêlent métaphysique, esthétique et morale.

Date de parution

01/01/1992