Titre

Ceux qui restent

Réalisateur – interprètes

Film dramatique réalisé par Anne Le Ny
avec Vincent Lindon et Emmanuelle Devos.

Synopsis

Bertrand Liévain, professeur d’allemand, a réglé sa vie quotidienne sur les visites qu’il rend à sa femme, soignée à l’hôpital depuis de nombreux mois pour un cancer du sein. C’est là qu’il fait la connaissance de Lorraine, une graphiste, dont l’ami, gravement malade, vient d’être hospitalisé. Très vite, Lorraine et Bertrand se découvrent de nombreux points communs. Chacun a trouvé quelqu’un à qui confier ses peurs et ses doutes : Bertrand peut enfin avouer qu’il est désemparé par l’absence de sa femme. Car il doit en plus s’occuper de la fille de celle-ci, une adolescente qu’il ne parvient pas à comprendre. Lorraine, elle, réalise que la maladie de son mari l’éloigne de lui…

La critique de Télérama

La critique par Juliette Bénabent

Dans les couloirs trop éclairés de l’hôpital où il vient voir sa femme malade, Bertrand croise Lorraine, les yeux rougis et du mascara sur les joues : elle vient d’apprendre le cancer de son compagnon. Novice, si l’on peut dire, elle s’accroche à lui, posant des questions, cherchant à se rassurer. « Je dois bien avoir un peu de générosité quelque part. Tout ce que j’ai de plus mesquin ressort », constate-t-elle lors d’une de leurs escapades sur le toit de l’hôpital. Emmanuelle Devos, en papillon affolé, tourbillonne en tout sens et se cogne à un Vincent Lindon au ralenti, épuisé et alourdi, très émouvant. Mauvais endroit, mauvais moment : l’amour n’a aucune chance.

Pour sa première réalisation, Anne Le Ny n’a pas cherché la facilité. Elle saisit chaque occasion d’alléger le propos par des incursions risquées, mais réussies, dans un registre comique — témoin une savoureuse scène de barbecue familial. Au-delà d’une poignante histoire d’amour ratée, son film est aussi la chronique d’une culpabilité carnassière. Il évoque la mauvaise conscience et le sens du sacrifice contre lesquels Lorraine se rebelle. Tournant le dos au pathos, il met en scène des personnages qui nous boule­versent, à contre-courant : notre émotion naît de leur lutte pour ne pas se laisser submerger par les leurs. — Juliette Bénabent

 

Année de création

2007