La dignité est le respect, la considération ou les égards que mérite quelqu’un ou quelque chose. La dignité de la personne humaine est le principe selon lequel une personne ne doit jamais être traitée comme un objet ou comme un moyen, mais comme une entité intrinsèque.

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La notion de dignité humaine fait référence à une qualité qui serait liée à l’essence même de tout être humain. Cette notion renvoie à l’idée que « quelque chose est dû à l’être humain du seul fait qu’il est humain » (Paul Ricœur). La dignité, telle que conceptualisée par Kant dans la Critique de la raison pratique, est accordée à tout Homme en tant qu’être raisonnable. Cela signifie que tout homme mérite un respect inconditionnel, quel que soit l’âge, le sexe, la santé physique ou mentale, la religion, la condition sociale ou l’origine ethnique de l’individu en question.

En droit international, la notion de dignité de la personne humaine a été introduite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui reconnaît que tous les êtres humains possèdent une « dignité inhérente » et qu’ils « naissent libres et égaux en droits et en dignité ».

Il arrive que certains hommes, dans des situations de détresse et de fragilité, en viennent à perdre l’estime d’eux-mêmes et finissent par douter de leur propre dignité surtout quand elle n’est pas honorée par le regard qu’autrui porte sur eux. Le fait d’être disqualifié par l’autre en tant que sujet et être humain (cf. Si c’est un homme de Primo Levi) nous ferait perdre notre dignité. De même, l’apparence de la personne est souvent assimilée à la dignité et le regard d’un tiers ou de la personne elle-même permettrait de porter jugement. Ainsi, à un stade de déchéance physique ou psychique, l’homme perdrait « sa » dignité. C’est dans cette conception du mot, interprétée comme l’estime de soi, que certains militent pour le « droit de mourir dans la dignité » et pour l’euthanasie présentée comme le parangon du « mourir digne ». Dignité et euthanasie sont peu à peu devenues indissociables, les tenants « d’un libéralisme anthropologique libertaire » s’opposant aux partisans « du respect religieux archaïque de la sacralité de l’existence humaine ». Ce débat sur la dignité focalise notre attention sur les conditions « du mourir » reléguant l’énigme de la mort au second plan.

Ainsi la prétendue perte de dignité du mourant engendrerait et justifierait les pratiques euthanasiques. Ces attitudes exilent celui qui meurt, car elles le somment de se conformer à un idéal de maîtrise et de s’accomplir dans un libre choix à propos du moment et de la façon de mourir. La dignité humaine résiderait-elle uniquement dans cette liberté de choix ?

Droits de la personne malade, dignité du soin