La sédation continue consiste en l’injection d’un cocktail médicamenteux à même d’abaisser le niveau de conscience d’un malade en phase terminale jusqu’à son décès, de façon à apaiser les douleurs pouvant apparaître à ce moment. On parle de sédation profonde lorsque l’éveil du patient est rendu impossible par la posologie administrée. La sédation profonde et continue correspond donc au fait de plonger dans une inconscience totale un malade en phase terminale, et ce jusqu’à son décès. Si la mort peut être accélérée par l’administration de sédatifs, le protocole proposé vise à pouvoir arrêter les traitements y compris l’alimentation et l’hydratation artificielles.

 

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Qui peut demander une sédation ?

 

  • Le patient atteint d’une affection grave et incurable afin d’éviter toute souffrance et de ne pas subir d’obstination déraisonnable, dans les cas où:
  • son pronostic vital est engagé à court terme et qu’il présente une souffrance réfractaire aux traitements;
  • sa décision d’arrêter un traitement engage son pronostic vital à court terme et est susceptible d’entraîner une souffrance insupportable.
  • Le médecin, lorsque le patient ne peut pas exprimer sa volonté, et qu’il ne s’y est pas opposé dans ses directives anticipées ou à défaut par le témoignage de la personne de confiance ou de ses proches.

 

La sédation est mise en œuvre par le médecin lorsqu’il arrête un traitement de maintien en vie au titre du refus de l’obstination déraisonnable, et ce même si la souffrance du patient ne peut pas être évaluée du fait de son état cérébral.

La sédation profonde et continue associée à une analgésie ne peut cependant être mise en œuvre que dans le cadre d’une procédure collégiale.

 

Dans tous les cas, l’ensemble de la procédure suivie est inscrit au dossier médical du patient et le recours à une sédation profonde et continue doit être motivé. La personne de confiance (ou à défaut la famille ou les proches) est informée des motifs de recours à cette sédation.

 

Au nom de la bientraitance et pour éviter les dérives des pratiques sédatives, il est d’usage pour les médecins de respecter la réversibilité et la proportionnalité de la sédation. Cependant, certaines situations particulières, comme l’évolution hémorragique ou asphyxiante brutale ou lorsqu’un patient présentant une maladie de Charcot demande l’arrêt du respirateur qui le maintient en vie, nécessitent la mise en place d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès.

 

CAIRN.INFO – « Sédation profonde et continue ». Comment se repérer ? Quels enjeux ?