Un chemin de croix - Psycho-oncologie et médecine générale
Résumé
« Des cas comme celui que vous présentez, ça n’existe plus ! » Ce commentaire est celui d’une examinatrice composant le jury devant lequel je soutenais mon mémoire en vue de l’obtention du diplôme de psycho-oncologie clinique. Le ton condescendant, voire légèrement méprisant, elle ajouta : « Vous parlez de psychothérapie du médecin généraliste, mais votre pratique correspond plus à du soutien psychologique que psychothérapique » (sic).
Cette remarque sentencieuse émane d’une psychologue clinicienne et psychothérapeute de formation analytique exerçant dans un centre hospitalo-universitaire parisien de renom. Elle ne relève pas, à mon sens, d’une simple question de sémantique ou de rhétorique, mais d’une profonde méconnaissance de l’exercice en médecine générale. C’est ainsi que l’idée d’illustrer les singularités et les spécificités de la relation soignant-soigné en médecine générale à partir d’un cas d’accompagnement psycho-oncologique m’a semblé intéressante.
Auteur (e) (s) (es)
Jacques Fabrizi
A propos de (s) auteur (e) (s) (es)
Jacques Fabrizi exerce la médecine générale depuis près de quarante ans. Titulaire d’un DIU de soins palliatifsLeurs objectifs sont de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de... More et accompagnement et d’un DU de psycho-oncologie clinique, il est l’auteur de Déjà-presque-mort mais encore-si-terriblement-vivant, un essai sur regard et fin de vie illustré de dessins de Jean Rustin, publié en 2012 chez l’Harmattan. Il est également leader accrédité de la société médicale Balint et maître de conférences associé à l’université du Luxembourg.
Un chemin de croix est son premier livre publié aux éditions Cent Mille Milliards.
Date de parution
Editions cent-mille-milliards le 08-01-2020
« Un chemin de croix » : ce livre, bouleversant, émouvant, porte bien son nom…..que d’émotions……
« Une vie bouleversée par l’annonce d’une maladie grave ce qui provoque une onde de choc, très lourd chemin semé d’embûches, heureusement l’écoute, le réconfort et le soutien du médecin de famille et des proches permettent d’avancer dans ce parcours du combattant pour enfin être délivré du mal…….. »
Un essai, mais deux lectures possibles de ce très bon livre.
D’abord, il s’adresse aux praticiens généralistes qui vivent au quotidien les affres de santé de leurs patients et l’âpreté de leurs maladies surtout quand, au-delà de l’aspect médical, scientifique, il faut dire la vérité au patient. C’est éprouvant pour le malade, on le sait, on s’en doute. C’est difficile pour le médecin. Mais ça s’apprend et c’est ce que le Docteur Jacques Fabrizi veut nous dire. Je ne sais si chacun autour de soi connait cette maltraitance dans l’annonce, et le suivi, de la maladie grave, mais ça existe. J’en ai la preuve à travers au moins une amie. Je connais aussi l’exact contraire au travers de mon cas personnel. Mais pour ce qui est de la maltraitance, elle peut être très sévère que ce soit pour l’annonce, puis le suivi, puis les traitements à la fois de la part des médecins, mais aussi du personnel infirmier, voire même du personnel paramédical qui accueille les patients par exemple pour les soins en chimiothérapie. Alors, oui ce livre est justifié pour dans une même démarche alerter et surtout dire qu’il est possible d’agir autrement … notamment avec de l’empathie. Comportement qui me semble être au cœur de la médecine … qui ne peut être que technique.
Ensuite, ce livre s’adresse aux patients. Il leur explique avec des mots simples – même si l’abord du psychisme, voire la psychanalyse, ne sont jamais loin – le « chemin de croix » qu’ils vont avoir à parcourir. En premier lieu pour affronter la rudesse qui vient remettre en question l’espérance d’une vie saine et sereine. Ensuite pour affronter avec un esprit conquérant la nécessité de se battre et d’espérer pour s’en sortir.
Je pourrais développer davantage, mais dans le cadre de ce que je veux exprimer ici à propos de ce livre, cela me semble suffisant pour dire à chacun qu’il faut s’en emparer et en faire l’un de ses outils pour son propre cheminement dans le domaine médical.
F. Salvi – Nanterre le 1er mars 2020